Le vécu du diagnostic et de la phase thérapeutique initiale par les personnes atteintes de pathologies cancéreuses : quels rôles pour la médecine générale au prisme des inégalités sociales de santé ? - Université Paris Lumières Access content directly
Theses Year : 2019

The living of the diagnosis and the initial therapeutic phase by people with cancer pathologies : what roles for general practice in the context of social inequalities in health?

Le vécu du diagnostic et de la phase thérapeutique initiale par les personnes atteintes de pathologies cancéreuses : quels rôles pour la médecine générale au prisme des inégalités sociales de santé ?

Abstract

The general practitioner is the main actor in the organisation of primary care, as defined by the laws in force, both nationally and internationally. However, its role in the care of cancer patients remains both fluctuating, depending mainly on the social position of the patients, and difficult to identify, both in terms of time and context. A series of studies have been carried out to try to better understand the role of the general practitioner in the initial management of cancer, i.e. from the diagnostic period to the therapeutic phase itself. An initial qualitative study of 83 people with cancer (PWC) identified the main ways in which the health care system was used and what roles the general practitioner could play in these situations. A second qualitative component with health professionals, including general practitioners, clarified these roles, while a quantitative component was conducted to describe from cancer patient records the modalities of using a general practitioner. The trajectories of PWC were all the more marked by endurance logics as they were socially disadvantaged or from working class backgrounds. We also observed how the difficulties related to the patient's work were burdened by intersectionality logics. From a complete absence in the trajectories of some PWCs to a major role for others, the discovery of cancer and follow-up during the initial therapeutic phase, defining the role that the general practitioner can play requires an analysis of the entire spectrum of possible interventions, of which heterogeneity remains the rule. Nevertheless, during the two main phases, the peri-diagnostic phase and the initial therapeutic phase, the general practitioner is defined by the practice of interface medicine. This interface is temporal, making it possible to support the PWC in the biographical rupture particularly heavy with consequences in cancer pathology. But it is also spatial, being able to support the PWC in referring to the oncology care team, then when anti-cancer treatments are used, to the professionals in charge of this specificity. Like any interface, it is only visible to PWCs when it is crossed and remains in the shadows before and after, at home and in hospital. The issue then becomes that of communication, or how the general practitioner is able, through his knowledge, skills, posture and words, to forge sufficiently strong links to help the patient in his quest for recovery and in his work of physical, psychological and social reconstruction.
Le médecin généraliste est le principal acteur de l’organisation des soins primaires, tel que défini par les textes en vigueur, aussi bien sur le plan national qu’international. Son rôle dans la prise en charge des patients atteints de cancer reste pour autant à la fois fluctuant, en fonction principalement de la position sociale des patients, et difficile à cerner, tant sur le plan temporel que contextuel. Un emboitement d’études a été réalisé pour tenter de mieux comprendre le rôle du médecin généraliste dans la prise en charge initiale du cancer, c’est à dire de la période diagnostique à la phase thérapeutique à proprement parler. Une première étude qualitative menée auprès de 83 personnes atteintes de pathologies cancéreuses (PAPC) a permis de cerner les principales modalités d’utilisation du système de soins et de définir quels rôles le médecin généraliste pouvait prendre au cours de ces situations. Un deuxième volet qualitatif mené auprès de professionnels de santé, dont des médecins généralistes, a permis de clarifier ces rôles, tandis qu’un volet quantitatif a été mené pour décrire à partir de dossiers de patients atteints de cancer les modalités du recours au médecin généraliste. Les trajectoires de PAPC étaient d’autant plus marquées par les logiques d’endurance qu’ils étaient socialement défavorisés ou issus de milieux populaires. Nous avons également observé comment les difficultés liées au travail du patient étaient grevées par des logiques d’intersectionnalité. D’une absence complète dans les trajectoires de certaines PAPC à un rôle majeur pour d’autres, la découverte du cancer et dans le suivi durant la phase thérapeutique initiale, définir le rôle que peut prendre le médecin généraliste demande à analyser l’ensemble du spectre d’intervention possible, dont l’hétérogénéité reste la règle. Il n’en reste pas moins qu’au cours des deux principaux temps que sont la phase péri-diagnostique et la phase thérapeutique initiale, le médecin généraliste se définit par la pratique d’une médecine d’interface. Cette interface est temporelle, permettant d’accompagner la PAPC dans la rupture biographique particulièrement lourde de conséquence dans la pathologie cancéreuse. Mais elle est aussi spatiale, pouvant accompagner la PAPC dans l’adressage vers l’équipe de soins oncologiques, puis lorsque les traitements anti-cancéreux sont utilisés, vers les professionnels en charge de cette spécificité. Comme toute interface, elle n’est visible pour les PAPC qu’au moment où elle est traversée et demeure dans l’ombre avant et après, à domicile et à l’hôpital. L’enjeu devient alors celui de la communication, où comment le médecin généraliste est en capacité, par ses connaissances, ses compétences, sa posture et ses mots de tisser des liens suffisamment forts pour aider le patient dans sa quête de guérison et dans son travail de reconstruction à la fois physique, psychologique et social.
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Cite

Guillaume Coindard. Le vécu du diagnostic et de la phase thérapeutique initiale par les personnes atteintes de pathologies cancéreuses : quels rôles pour la médecine générale au prisme des inégalités sociales de santé ?. Sociologie. Université de Nanterre - Paris X, 2019. Français. ⟨NNT : 2019PA100050⟩. ⟨tel-02491746⟩
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