First archaeological identification of medieval paring and burning: the Vaudes “Les Trappes” site (Aube)

Première identification archéologique d’un écobuage médiéval : le site de Vaudes « Les Trappes » (Aube)

Arthur Guiblais-Starck (1) , Clément Menbrivès (2, 3) , Sylvie Coubray (4) , Grégory Dandurand (1) , Alain Giosa (2) , Sophie Martin (1) , Christophe Petit (2)

1 Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives
2 Archéologies environnementales
3 UP1 - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
4 AASPE - Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements

A preventive excavation was carried out by Inrap at Vaudes « Les Trappes » (Aube) over a surface area of about 8000 m2 after the discovery of rubefied and blackened features, with the aim to identify if these features were natural or of human origin. Without either domestic or artisanal context, they are similar to features, which are often discovered in archaeological trial trenches and recorded as being tree root hole or tree stump fires. Their important density at Vaudes and the fact that they form a discontinued stratigraphic level over almost 350 m, appear significant in characterising their formation. The excavation and geo-archaeological surveys (stratigraphy, granulometry, elementary analysis, magnetic susceptibility, colorimetry and micromorphology) and palaeo-environmental studies (malacology, anthracology and carpology) confirm that these features are the result of in situ combustion in an open and relatively damp environment. Comparing the results with technical and ethnographic documentation on natural or agricultural fires has led us to interpret them as furnace residues as employed in paring and burning process. They date to the 11th-12th centuries and attest that this method existed well before its first mention in historical documents. This study underlines the necessity of showing greater importance for these somewhat enigmatic features despite the apparent difficulties in characterising them.

La mise au jour en 2014 de structures rubéfiées et noircies à Vaudes « Les Trappes » (Aube) a conduit à la réalisation de fouilles préventives par l’Inrap sur une surface d’environ 8 000 m² afin d’identifier leur origine, anthropique ou naturelle. La morphologie de ces vestiges, dépourvus d’indices de contexte domestique ou artisanal, rappelle celle de faits fréquemment découverts lors de diagnostics archéologiques, enregistrés a priori comme le résultat de feux liés à des chablis ou des souches d’arbres. L’importante densité des structures, formant un niveau stratigraphique discontinu sur près de 350 mètres apparaissait ici particulièrement pertinente pour caractériser plus précisément les modalités de leur formation. La fouille archéologique, couplée à des caractérisations géoarchéologiques (étude stratigraphique, granulométrie, analyse élémentaire, susceptibilité magnétique, colorimétrie, micromorphologie) et paléoenvironnementales (malacologie, anthracologie, carpologie) confirme que ces structures résultent d’un phénomène de combustion in situ complexe, et cela dans un milieu relativement ouvert et humide. La confrontation de ces résultats à la documentation technique et ethnographique des feux naturels et agro-sylvo-pastoraux nous permet d’interpréter ces structures comme les résidus de fourneaux de combustion tels qu’employés dans un écobuage au sens classique. Leur datation autour des xie-xiie siècles atteste ainsi cette pratique agricole méconnue plusieurs siècles avant sa première mention historique et démontre la nécessité d’une plus grande considération de ce type de découverte, en dépit des difficultés pouvant apparaitre pour enregistrer et caractériser des vestiges parfois énigmatiques.

Domains: Archaeology and Prehistory; Environmental studies; Environment and Society

Arthur Guiblais-Starck, Clément Menbrivès, Sylvie Coubray, Grégory Dandurand, Alain Giosa, et al.. Première identification archéologique d’un écobuage médiéval : le site de Vaudes « Les Trappes » (Aube). Archeosciences, revue d'Archéométrie, 2020, 44, pp.219-235. ⟨10.4000/archeosciences.7900⟩. ⟨hal-03381341⟩